C’est à la mode, on parle beaucoup d’investissement. D’investissements immobiliers, d’investissements dans des start-up, dans des œuvres d’art, etc. Tout ça est merveilleux, d’autant que la démarche d’investir est assez grisante: il faut chercher, fouiner, comprendre, échanger, questionner, négocier, parier, etc.
Mais il y a un mais.. Quelle est la liquidité de tout ça ? Sans même parler de performance, comment simplement récupérer mes billes dans cet appartement à Besançon que j’ai retapé intégralement et qui se loue mal, dans cette start-up qui ne décolle pas depuis 9 ans, dans cette collection de faïences coréennes du XIIème siècle qui n’intéresse que moi ? ; )
L’investissement dans un LBO, qu’on soit dirigeant, repreneur, cadre, investisseur, n’échappe pas à la règle. Quelle est la liquidité à terme de mon investissement ? La voie de sortie est-elle la cession de mes titres dans le cadre de la cession de la société à un concurrent, une introduction en bourse (rare et compliqué), un nouveau LBO ? Ce sont des questions à ne pas négliger car l’investissement dans du non-côté est contraignant.
Contrairement au monde du côté où on peut acheter et vendre des titres Veolia en l’espace de 15 minutes sur le web, le monde du non-côté est contraint. Les titres ne sont pas accessibles sur une bourse ouverte et les conditions d’entrée d’un nouvel associé, pour par exemple racheter mes titres, sont rigoureusement encadrées par un pacte d’actionnaire, voire par des clauses d’agréments dans les statuts.
Le monde du non-côté a un également un côté boîte noire. L’asymétrie d’informations avec un tiers extérieur est très élevée et une entrée sereine au capital d’une société non-cotée n’est faisable qu’après des audits financiers, juridiques et fiscaux réalisés en bonne et due forme. Et autant dire que ces audits sont irréalisables sans un accès et un blanc-sein du management de la société.
L’étude des pistes de liquidité potentielle est critique dans un investissement en private equity (non-coté). Qui rachète ? A quel horizon ? A quelles conditions ? Avec quelles garanties ?
Rien de rédhibitoire mais un investisseur averti en vaut au moins trois !